(Un)ruling others and the self:
la gouvernance globale et ses dispositifs : innovations sociales, critiques & résistances
MERCREDI 13 DECEMBRE 2017
SEANCE 4
10h – 13h – Salle 10, 105 Boulevard Raspail, 75006 Paris
VINCENT MILLOU (Doc Science Po, CEVIPOF)
Texte discuté :
Shon Meckfessel, Nonviolence Ain’t What It Used To Be. Unarmed Insurrection and the Rhetorics of Resistance, AK Press, 2016.
Résumé de présentation :
Gestion néolibérale du dissensus et conditions d’efficacité de la non-violence.
Cette communication met en perspective le retour contemporain de l’émeute à partir de deux hypothèses. La première est que le gouvernement néolibéral a permis jusqu’à un certain point de prévenir les émeutes, autrement dit de gérer le dissensus. La seconde est que la condition d’efficacité de la résistance non-violente est la possibilité de la résistance violente. Ces hypothèses proviennent du contexte étasunien. Il s’agira aussi de discuter de leur applicabilité au contexte français.
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SEANCE 5
15h – 18h : Salle AS1_08, 54 Boulevard Raspail, 75006 Paris
VALENTIN THOMAS (Doc Sociologie – Université Paris-Dauphine – IRISSO)
Texte discuté :
John Abraham et Rachel Ballinger, « The Neoliberal regulatory State, Industry Interests, and the Ideological Penetration of Scientific Knowledge: Deconstructing the Redefinition of Carcinogens in Pharmaceuticals », Science, Technology, & Human Values, 37(5) 443-477.
Résumé de présentation :
Pour introduire un médicament sur le marché européen, un fabricant pharmaceutique doit prouver que son produit n’est pas cancérogène. Dans les années 1990, les tests scientifiques servant à apprécier cette cancérogénicité ont été modifiés, en grande partie par des scientifiques rémunérés par les fabricants eux- mêmes mais mandatés par les administrations publiques européennes. Le texte de John Abraham et Rachel Ballinger, proposé ici en discussion, s’intéresse à la manière dont ces tests ont été conçus en retraçant les controverses sur la valeur des preuves issues d’expérimentations animales. Les auteurs montrent en quoi les protocoles scientifiques finalement retenus assouplissent les obstacles à la mise sur le marché des médicaments grâce à une approche tolérante du risque cancérogène qualifiée, par conséquent, de « néolibérale ». En prenant appui sur ces résultats, je propose d’interroger l’idée selon laquelle il serait possible de mesurer la « pénétration idéologique du savoir scientifique » – par le néolibéralisme.
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Le (néo)libéralisme a-t-il fait son temps ? C’est autour de cette question à plusieurs facettes que le séminaire collectif de recherche (Un)ruling others and the self propose de se déployer. Celui-ci est une invitation à un chassé-croisé entre les différentes disciplines des sciences sociales stimulées par leurs méthodologies respectives et communes. Au moyen d’analyses critiques de données empiriques, l’objectif de ce séminaire est de cibler, connecter et comparer la normativité du modèle de gouvernance globale issue des politiques néolibérales, aux différentes échelles où celles-ci se situent.
Ce séminaire prendra principalement comme objet d’étude l’émergence de collectifs situés, porteurs d’”alternatives” politiques, sociales et économiques. Nous focaliserons notamment notre attention sur les mécanismes d’intégration et d’institutionnalisation de ces phénomènes, dont on cherchera à définir les propriétés. Peut-on identifier des processus de reproduction des logiques de la gouvernementalité néolibérale au travers de ces organisations et mouvements ? Quelles sont les méthodes de résistance, d’accompagnement ou d’action dont l’irruption est corrélative aux tentatives de renouvellement des pratiques de l’art de gouverner ?
Séminaire organisé par Olivier Coulaux & Stéphane Blumer (doctorants anthropologie sociale EHESS-IIAC)
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Neo-liberalism has it run its course ? A multifaceted question to be understood under several aspects that the collective research seminar (Un)ruling others and the self aims at unfolding. We’re willing to create an environment for social scientists where critical tools and methodologies are being shared among disciplines, as they stimulate each other through their respective and common traditions. The aim of this seminar, through critical analysis of empirical data, is to target, connect and compare the normativity of the global governance models emerging from neoliberal politics and policies and the manner it operates at different scales.
This seminar focuses on the emergence of collectives based on political, social and economic alternatives observable worldwide. We will be interested in the views of social scientists focusing on the mechanisms of institutionalisation of these phenomena. Can we identify processes of reproduction of the logics of neoliberal governance through these organisations and movements? What are the methods of resistance, accompaniment or action whose irruption is correlative with attempts in renewing the practices of the art of governing?