IRIS Études Globales
Études globales analyse le monde global dans sa profondeur historique et dans sa dimension sociale et politique. La multidisciplinarité, la transversalité, les enquêtes de terrain et le décentrement culturel orientent ses démarches, centrées autour de trois axes et trois groupes de force au sein de PSL :
1) Globalisation et politique : l’espace public n’est plus celui de l’État-nation mais transcende les communautés linguistiques. Violences, exils et justice globale sont au cœur des nouveaux mouvements dont le printemps arabe est un exemple frappant.
2) L’Europe décentralisée conteste le récit classique liant modernité et expansion de l’Occident et met l’accent sur le colonialisme, les échanges économiques et l’existence de modernités multiples et connectées.
3) Perspectives globales : le prisme de l’Asie interroge les circulations et connexions entre plusieurs parties du monde sur la très longue durée, bien avant l’expansion de l’Occident, et rend compte de la force centrale de l’Asie pendant des millénaires.
Ce programme vise à analyser le monde global dans sa profondeur historique et dans sa dimension sociale et politique. Il permet de tirer parti des forces au sein de PSL, fédérées autour de la multidisciplinarité, la transversalité, les enquêtes de terrain et le décentrement culturel. A ce stade, trois grands axes thématiques ont été dégagés, qui correspondent à trois problématiques distinctes et trois groupes de forces au sein de PSL.
1) La politique dans un espace globalisé. Le premier est serait tourné vers la globalisation du politique, entendue comme la transnationalisation de modèles et d’idéaux-types d’action politique, afin d’identifier les enjeux du politique à l’ère globale. Alors que l’espace public qui a été étudié comme le foyer de la démocratie occidentale (Jürgen Habermas) était historiquement lié à la formation des Etats nation et à une communauté linguistique, cet axe a pour objectif de promouvoir les recherches autour des mouvements émergents – à l’image des révolutions arabes et des mouvements de la place publique –, ainsi que le caractère public de la violence.
Cet axe puise ses forces au sein des historiens et sociologues de Dauphine, de l’EHESS et de l’ENS, ainsi que des historiens du religieux de l’EPHE et est organisé par Nilüfer Göle, sociologue à l’EHESS, et Choukri Hmed, sociologue de Dauphine.
2) L’Europe décentralisée. Le second axe vise à contester le récit classique de la main mise occidentale sur le monde à l’époque moderne et contemporaine en en étudiant les principaux instruments, resitués dans la longue durée, le colonialisme, la domination sur les échanges économiques et l’universalisme.
Ici aussi il s’agit de décentrer les analyses en partant du constat que les connections de nos jours entre les différentes parties du monde ne constituent pas un phénomène nouveau, et qu’elles sont très largement extérieures à l’histoire coloniale ou universaliste européenne. Elles s’ancrent dans une histoire des 5 derniers siècles dans laquelle les migrations et le commerce, les Empires, les cités-Etats et les Etats nations, la religion et l’environnement, les communications et les guerres ont contribué à façonner le monde et relier ses différentes parties. Il s’agit de mettre en évidence les connections entre des régions spécifiques et des structures globales.
Cet axe est organisé autour de la collaboration de l’EPHE, de l’EHESS et de l’ENS. Sa préfiguration a été confiée à Hélène Blais de l’ENS, à Claudia Damasceno Fonseca, de l’EHESS et à et Alessandro Stanziani, du CNRS et EHESS.
3) Perspectives globales sur la longue durée à travers le prisme de l’Asie. Ce n’est toutefois pas une évidence que l’arrivée des Occidentaux en Asie et aux Amériques constitue la première globalisation. La « longue durée » de la circulation globale ne pourra être véritablement appréhendée tant que les chercheurs se limiteront à une époque définie ethnocentriquement comme « moderne ». Au sein de cette époque, nombre de sociétés ont participé à des processus de globalisation sans pour autant avoir laissé de traces écrites, signes du rôle qu’elles ont pu jouer alors. Une conception pluridisciplinaire de l’histoire, comportant toute discipline susceptible d’élucider le passé au même titre que le présent sera dominante dans ce troisième axe, qui réunit des historiens sensu stricto et des archéologues, des anthropologues, des linguistes, des philologues, etc. Cet axe envisagera donc le problème de la circulation dans l’histoire de l’humanité du point de vue pluridisciplinaire des « area studies », en prenant l’Asie plutôt que l’Europe comme point de départ et point de référence et sur la très longue durée.
Cet axe est porté par Arlo Griffiths, de l’EFEO, en binôme avec Pascal Bourdeaux de l’EPHE. Il regroupe des chercheurs de l’EPHE, de l’EFEO, du Collège de France et de l’ENS et de l’EHESS.